À l’occasion de nos recherches sur les papiers sans bois et les papiers recyclés, on a fait le plein d’échantillons. Nous sommes tombées sous le charme de beaucoup d’entre eux et l’envie de les utiliser nous démangeait. Comment alors réutiliser et valoriser les échantillons que nous avions déjà en notre possession ? En transformant notamment ces papiers en carte de visite et en imprimant de manière artisanale, au tampon, tout simplement.
Une impression professionnelle en série implique de choisir un seul papier (ou plusieurs papiers dans une même gamme et même grammage) alors que nous avions justement envie d’exploiter des papiers très différents. Nous souhaitions que ces cartes de visite soient une manière de mettre en valeur tous ces papiers et de montrer leur grande diversité, comme une sorte de nuancier.
Mais alors pourquoi ne pas élargir encore plus la gamme, en glanant des chutes de papiers et en réutilisant certains packaging de notre quotidien destinés à la poubelle ?
“Bonjour, serait-il possible de venir récupérer des chutes de papier dans votre atelier” ? Quelques jours plus tard, nous voilà en train de fouiller les poubelles de papier de l’atelier de Les Arts graphiques à Nice, qui a gentiment accepté cette demande un peu farfelue.
Sur place, les trouvailles se font au petit bonheur la chance, selon les types de papiers qui ont été utilisés pendant la semaine (les bacs étant vidés chaque semaine).
Sébastien Lérique (le patron) nous explique qu’il y a 2 types de chutes :
• les chutes de découpes, généralement assez étroites (de quelques millimètres à 8cm en général). Chez un imprimeur Imprim’vert, on trie les papiers qui partiront au recyclage et on sépare le papier qui ne peut pas l’être dû aux perturbateurs (pelliculé, vernis, recouvert d’encre métallisée, teinté dans la masse, etc.)
• les chutes de calages machine où l’on passe du papier en machine pour caler les repères, l’intensité d’encrage, la réaction au papier, etc. Ces chutes peuvent aussi être très conséquentes mais difficiles à exploiter car généralement déjà imprimées.
Nous repartons avec un bon kilo de papier à découper et à ajouter à notre collection. A présent, comment imprimer dessus ?
Les 3 éléments principaux d’un procédé d’impression au tampon sont la monture, la plaque gravée et l’encre. Nous avons opté pour le type de tampon qui semble être le moins impactant : une monture en bois et une plaque de caoutchouc gravée, à découper et à coller soi-même si on veut faire des économies.
Nous avons fait appel à l’Atelier du tampon, atelier de fabrication situé à Paris, dont les montures sont fabriquées en bois du Jura.
Concernant l’encre, on a opté pour une encre “biodégradable” (coloris noir ou bleu uniquement), qui ne contient pas de solvants.
Si vous souhaitez opter pour des tampons-encreur automatiques, en voici quelques-uns, plus éco-responsables :
• Tampon Shiny, fabriqué à partir de 77% de PET recyclé (100% issu de bouteilles recyclées)
• Tampon Color printer liquid wood de chez Colop, fabriqués à partir de lignine PEFC, un matériau dérivé de l’industrie du papier, qui en fait une monture 100% biodégradable
• Tampon Green line de chez Colop encore, composé de 65 à 80% de plastique recyclé.
L’intérêt du tampon :
• Adaptable : Que ce soit sur papier, carton ou textile, le tampon reste le même, seule l’encre change. Un seul jeu de tampons peut servir pour tous vos supports : apposez votre logo sur vos cartes de visite, papiers à lettre, enveloppes, étiquettes, sachets en papier, textile…
• Diversité : Le tampon permet de faire varier et évoluer ses supports. On peut décider de changer de papier à tout moment. On peut aussi changer la couleur de l’encre au gré des supports et des envies.
• Flux tendu : Pas de nécessité de prévoir un stock en amont (que vous n’écoulerez peut-être jamais). On peut réaliser ses cartes de visite au fil des mois et selon ses besoins.
• Durable : Pour qu’un set de tampon soit durable, pensez à séparer les informations qui pourraient être temporaires. Ex. : 1 tampon pour le logo, 1 tampon pour les coordonnées (qui peuvent changer d’une année sur l’autre).
• Coût : Si l’on part du principe que le tampon est conçu pour durer dans le temps et que ces tampons peuvent être utilisés sur de multiples supports (cartes de visite, enveloppe, papier à lettre, packaging, etc.) alors le coup est faible. En effet, on économise sur le coût de conception graphique de tous ces différents supports ainsi que sur les coûts d’impression.
• Esthétique brute : L’impression au tampon a beaucoup de caractère car elle est pleine d’imperfections. Mais cela en fait aussi une impression vivante et pleine de charme. Chaque coup de tampon est unique : des petits trous peuvent se glisser sur les zones à couvrir, ou inversement, des petites taches peuvent apparaître sur les zones vides. La tampon confère un aspect artisanal, authentique et chaleureux, qui ne convient en revanche pas forcément à tous les types de messages.
• Série limitée et faible volume : Ce type d’impression artisanale est clairement réservé à des entreprises de petite taille, si vous ne souhaitez pas passer des heures à réaliser les supports de communication de votre entreprise et les déclinaisons pour vos collaborateurs...
• Une communication “faite maison” : Il faut s’assurer que l’esthétique brute du tampon corresponde à votre activité ou votre projet.
• Informations pérennes : Dans le principe, on ne souhaite pas changer de tampons tous les 4 matins. On évite donc toutes les informations qui ne durent pas (date d’un événement par exemple).
Vous souhaitez vous démarquer, être original et écologique à la fois, cela dès votre carte de visite, alors tamponner vos chutes de papier peut être une option. Vous aurez la liberté de vous réinventer facilement, selon vos envies !