La première personne à m’avoir challengé sur l’éco-conception graphique c’est mon amie, collaboratrice et cheffe d’entreprise Marianne Petit. « Tu peux minimiser les aplats de couleurs ? », « Tu peux choisir une police light ? », « Tu peux optimiser au max l’encombrement ? ». Mais pourquoiiiiii ?
En somme, pour réduire la quantité d’encre et de papier utilisée, mais pas que !
J’avoue avoir un peu ronchonné car on touchait là à mes outils fondamentaux : les contrastes, l’aération, le détail typographique… Les « bonnes pratiques » d’éco-conception entraient en collision avec « les bonnes pratiques » de lisibilité ou de hiérarchisation de l’information. Il s'agissait là de trouver un juste équilibre.
Aux contraintes habituelles telles qu’une charte à interpréter, un format dans lequel s’insérer, s’ajoutaient de nouvelles considérations. Ceci étant, si Georges Perec a pu écrire le roman La disparition sans utiliser une seule fois la lettre "e" en 300 pages, est-ce que je ne peux pas moi aussi réduire mon alphabet graphique sans pour autant perdre en qualité d’expression ? La contrainte comme moteur de création : c’était pourtant bien le sujet de mon mémoire de recherche de Master !
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Je me suis mise à consulter des guides sur l’éco-conception (print et web), échangé avec mon imprimeur sur les procédés les plus impactants, et cherché des outils de mesure d’encrage.
Dans une démarche de réduction de l'impact environnemental des documents imprimés, on peut en effet aller plus loin que choisir un papier recyclé ou certifié et intervenir en amont dans la conception même des supports sur le choix des formats, la qualité et la quantité des encres, l'usage de solvants, les finitions, etc. Je crois que ça peut être une opportunité d’expérimenter graphiquement, de remuer les « savoir-faire » et les acquis.
D'ailleurs, pour mieux comprendre ce concept, voici deux guides pour vous accompagner dans cette démarche : le guide de la communication responsable par l’ADEME (global) et le guide de l’éco-encrage par Citeo (plus technique).